vendredi 31 janvier 2020

Du graphique pour enseigner : Nouvelle approche pédagogique ?



         
Lorsque j’ai rencontré le chaleureux bonhomme à la toute dernière édition de la FILO, le courant est vite passé. Son immense barbe m’avait beaucoup amusé, nous avons sympathisé. Il s’appelait Sinaré Yacouba, était auteur et professeur d’anglais ; et avait son stand d’exposition dans le même rayon que le mien.
Il me rappela un mois plus tard pour me soumettre un sujet et, passer une commande pour l’illustrer si possible.
Le tout tenait dans une toute petite histoire résumée comme ceci :
Un enfant est train de jouer sous un arbre, un serpent survient et le mord à la jambe, son père accourt et tue le serpent avec un bâton, il transporte ensuite son gamin au dispensaire, où celui-ci montre fièrement sa jambe bandée, après y avoir été soigné. Voilà !
Une petite histoire sympathique à traduire en image. Mon tout nouveau collabo avait déjà, par soucis de précision sans doute, pris soin de la découper en six étapes (que j’ai conservé ; je vous dirai pourquoi sous peu). Je me suis juste préoccuper du type de graphique attendu (couleur ou pas) et de l’usage qui lui était réservé. Le retour serait cette fois ci moins précis que ne l’était l’histoire. Du noir et blanc serait suffisant, les illustrations seraient probablement portées dans un livre, mais devaient essentiellement servir à un exercice effectué en classe avec les élèves. Bon cela me va comme indications ; on y va donc !
En somme, et en fait, monsieur cherchait un moyen original pour amener ses élèves à s’exprimer en décrivant des situations avec leurs propres mots d’anglais. Bingo !
Et voici indiquer là en passant, la robuste mais transparente barrière qui sépare l’illustration de la caricature. L’illustrateur doit réfléchir…(le caricaturiste aussi, rassurez-vous) à un double objectif. Ce qui déjà les réunit, c’est qu’ils partent tous deux, d’un sujet donné qu’ils doivent retranscrire graphiquement, en ironisant, en parodiant, en fustigeant et j’en passe. Mais alors que le caricaturiste peut absolument se suffire à l’un des aspects ci-dessus cités, l’illustrateur doit lui, aller plus loin, ayant aussi et surtout le rôle de décrire en élucidant au mieux, le dit sujet. Pour imager (c’est tout à fait le lieu pour le faire), si un cube est donné comme sujet à l’un, comme à l’autre ; le caricaturiste pourra se contenter de la face qui lui est visible pour travailler, pendant que l’illustrateur aura nécessairement besoin de considérer les autres vues. Si bien que certaines illustrations permettent de se passer de leur sujet de départ. ( Avis non académique bien entendu ). Et à propos de sujet, revenons au nôtre, si vous convenez bien sûr.
J’ai donc, ma compréhension de la chose pour travail du monsieur, plus une proposition d’amélioration à lui faire ; mais je m’en tiens pour la commande et dans les délais ; en mode pro, à lui fournir sans modification les six étapes demandées que voici.




La raison (je vous l’avais promis) est que je tiens d’expériences précédentes qu’il faut éviter d’emblée d’aller plus vite et plus loin que le sujet lui-même. Au mieux des cas, vous risquez tout simplement de ne pouvoir vous faire comprendre du commanditaire, à moins bien sûr que vous ne puissiez auparavant discuter des propositions.

Tout ceci étant fait, je me suis senti alors libre plus tard, de lui envoyer comme en bonus ma proposition, qui cette fois ne modifiait en rien le fond du travail ; mais concernait plutôt une vision personnelle pour un usage possible des illustrations dans son cadre pédagogique. Une proposition qui vous ai résumé ci-dessous.      
Je ne suis pas sûr que l’auteur n’avait lui-même une meilleure idée pour exploiter les illustrations, pour cela, je fournis la mienne comme contribution, sans engager de débats.
Je partage ceci parce que je trouve l’approche doublement intéressante, dans le sens qu’elle peut rapprocher l’élève à son professeur ; et aussi et surtout susciter l’envie de travailler auprès des élèves.