Lorsque
j’ai rencontré le chaleureux bonhomme à la toute dernière
édition de la FILO,
le courant est vite passé. Son immense barbe m’avait beaucoup
amusé, nous avons sympathisé. Il s’appelait Sinaré Yacouba,
était auteur et professeur d’anglais ; et avait son stand
d’exposition dans le même rayon que le mien.
Il
me rappela un mois plus tard pour me soumettre un sujet et, passer
une commande pour l’illustrer si possible.
Le
tout tenait dans une toute petite histoire résumée comme ceci :
Un
enfant est train de jouer sous un arbre, un serpent survient et le
mord à la jambe, son père accourt et tue le serpent avec un bâton,
il transporte ensuite son gamin au dispensaire, où celui-ci montre
fièrement sa jambe bandée, après y avoir été soigné. Voilà !
Une
petite histoire sympathique à traduire en image. Mon tout nouveau
collabo avait déjà, par soucis de précision sans doute, pris soin
de la découper en six étapes (que j’ai conservé ; je vous
dirai pourquoi sous peu). Je me suis juste préoccuper du type de
graphique attendu (couleur ou pas) et de l’usage qui lui était
réservé. Le retour serait cette fois ci moins précis que ne
l’était l’histoire. Du noir et blanc serait suffisant, les
illustrations seraient probablement portées dans un livre, mais
devaient essentiellement servir à un exercice effectué en classe
avec les élèves. Bon cela me va comme indications ; on y va
donc !
En
somme, et en fait, monsieur cherchait un moyen original pour amener
ses élèves à s’exprimer en décrivant des situations avec leurs
propres mots d’anglais. Bingo !
Et
voici indiquer là en passant, la robuste mais transparente barrière
qui sépare l’illustration de la caricature. L’illustrateur doit
réfléchir…(le caricaturiste aussi, rassurez-vous) à un double
objectif. Ce qui déjà les réunit, c’est qu’ils partent tous
deux, d’un sujet donné qu’ils doivent retranscrire
graphiquement, en ironisant, en parodiant, en fustigeant et j’en
passe. Mais alors que le caricaturiste peut absolument se suffire à
l’un des aspects ci-dessus cités, l’illustrateur doit lui, aller
plus loin, ayant aussi et surtout le rôle de décrire en élucidant
au mieux, le dit sujet. Pour imager (c’est tout à fait le lieu
pour le faire), si un cube est donné comme sujet à l’un, comme à
l’autre ; le caricaturiste pourra se contenter de la face qui
lui est visible pour travailler, pendant que l’illustrateur aura
nécessairement besoin de considérer les autres vues. Si bien que
certaines illustrations permettent de se passer de leur sujet de
départ. ( Avis non académique bien entendu ). Et à propos de
sujet, revenons au nôtre, si vous convenez bien sûr.
J’ai
donc, ma compréhension de la chose pour travail du monsieur, plus
une proposition d’amélioration à lui faire ; mais je m’en
tiens pour la commande et dans les délais ; en mode pro, à lui
fournir sans modification les six étapes demandées que voici.
La
raison (je vous l’avais promis) est que je tiens d’expériences
précédentes qu’il faut éviter d’emblée d’aller plus vite et
plus loin que le sujet lui-même. Au mieux des cas, vous risquez tout
simplement de ne pouvoir vous faire comprendre du commanditaire, à
moins bien sûr que vous ne puissiez auparavant discuter des
propositions.
Tout
ceci étant fait, je me suis senti alors libre plus tard, de lui
envoyer comme en bonus ma proposition, qui cette fois ne modifiait en
rien le fond du travail ; mais concernait plutôt une vision
personnelle pour un usage possible des illustrations dans son cadre
pédagogique. Une proposition qui vous ai résumé ci-dessous.
Je
ne suis pas sûr que l’auteur n’avait lui-même une meilleure
idée pour exploiter les illustrations, pour cela, je fournis la
mienne comme contribution, sans engager de débats.
Je
partage ceci parce que je trouve l’approche doublement
intéressante, dans le sens qu’elle peut rapprocher l’élève à
son professeur ; et aussi et surtout susciter l’envie de
travailler auprès des élèves.