Tout d’abord, un ban pour tous les agents de santé, opérant
consciencieusement. Pour les autres, on y reviendra. C’est l’objet de cet
écrit. Pour ce qui est du premier groupe, dites-vous bien qu’il mérite bien
plus que le ban que nous leur avons servi, car ces chers Mrs/Dames n’ont de
cesse de prendre pour leur les divers soucis qui leur sont quotidiennement
apportés. Et de faire ainsi en sorte qu’ils puissent trouver remède ou tout au
moins soulagement. Voyez, en cette période de transition entre hivernage et
harmattan, ces gens sont en train de remplacer progressivement les pilules
anti-malaria par des antibiotiques à même de lutter efficacement contre les
maux de la saison .Ils connaissent et aiment leur boulot. Bravo !
Bien revenons à présent à l’autre groupe, les squatters de
nos districts sanitaires. Ils se reconnaitront très bien par ce point commun
qu’ils partagent tous, qui consiste à ne rien faire d’autre que d’attendre la
fin du mois. Mais un instant, cher lecteur ; je lis justement dans vos
pensées. Et là vous êtes en train de vous dire qu’il n’y a pas que dans le
domaine de la santé où se retrouve cette situation. Très juste ; en fait,
tous les domaines de l’administration sont ‘’squattés’’. Mais j’ai choisi ce
secteur sensible, pour mettre le
doigt sur un phénomène qui l’est encore plus, à mon avis.
Il s’agit de
l’accueil du patient. Vous avez sans doute souvenance de la crise qui a secoué
le secteur de la santé l’année passée. Tout le monde avait vu le problème
seulement sous l’angle de vue de son effet ; dans le sens qu’un patient ou
un accompagnant avait brutalisé un soignant. Personne alors n’avait pris la
peine de s’interroger sur les causes d’un tel désastre. Oui, il faut le dire
tout haut, un désastre, ça l’est, car aucune forme de brutalité ne devrait être
défendue. Seulement il y a de fortes chances que nous soyons passés à côté du
problème, en ne nous occupant que de son effet. Il y a d’ailleurs une certaine
ironie dans ce fait de traiter un effet sans se référer à sa cause. En voici
une illustration pour faire simple. C’est masquer avec ruban, une plaie (effet)
provoquée par une infection (cause). Devinez la suite.
A mon avis ; personne ne se rendra gratuitement dans un
espace sanitaire dans l’optique d’en bastonner le personnel, cela est souvent
survenu dans des cas où, « nos squatters », excellant, dans leur art,
notamment d’accueil du patient, ont rencontré des accompagnants perdant le
contrôle. Comme dans ce témoignage d’un couple avec son enfant malade, qu’une
squatteuse avait laissé en salle d’attente, en attendant des résultats
d’examens. Elle ne pouvait rien faire avant, selon elle. Entendez par rien,
vraiment rien ! Même pas prendre la température, même pas, installer plus
confortablement, même pas ausculter aux
yeux, sur la langue … RIEN. Il fallait ATTENDRE. Le bonhomme a bien eu le temps
de s’évanouir à deux reprises. Pourrait-on d’ailleurs compter tous ceux qui
rendu l’âme dans ces salles d’attentes aux allures de morgues ? Quand je
vous disais qu’on attendait que la fin du mois.
J’espère tout simplement toucher quelques responsables consciencieux, à même
de mieux contrôler certains agissements dans les districts de santé. Car sinon,
à quoi bon quitter précipitamment la maison pour s’y rendre ,à quoi bon risquer
la vie des braves sapeurs-pompiers qui roulent à toute vitesse, et à quoi bon
céder le passage à l’ambulance, si c’est pour venir ATTENDRE…